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Déesse Sekhmet
Sekhmet, déesse de la guerre et de la guérison, est l’une des figures les plus puissantes et complexes de la mythologie égyptienne. Elle incarne à la fois la force destructrice et la capacité de guérison. En tant que fille du dieu Rê, elle représente « l’œil du soleil » et les forces menaçantes de l’univers. Sekhmet est aussi la déesse protectrice des pharaons, symbolisant leur courage au combat.
Elle était la compagne de Ptah à Memphis, où elle était vénérée comme une figure centrale du panthéon égyptien. Également associée à des serpents protecteurs, tels que l’uraeus, Sekhmet personnifiait les forces capables de punir et de détruire les ennemis du soleil. À Memphis, elle faisait partie de la triade divine avec Ptah et leur fils Nefertem.
Sekhmet, également connue sous le nom de Sechmet, est représentée comme une femme à tête de lion, un attribut symbolisant sa nature féroce et son rôle de déesse de la guerre. Elle était adorée dans de nombreux temples, dont ceux de Memphis, Létopolis, Bubastis, Karnak et Esna. Son culte était particulièrement fort dans la région de Memphis, bien que ses origines puissent remonter à la Basse-Égypte.
Son rôle dans le mythe de la « destruction du genre humain » montre son pouvoir destructeur, où elle cherchait à anéantir l’humanité à la demande de Rê. Toutefois, lorsque calmée, Sekhmet se transforme en la déesse Bastet, douce et protectrice, illustrant son aspect ambivalent. Elle incarne ainsi à la fois la guerre et la guérison, la destruction et la protection, un équilibre complexe et fascinant.
Sekhmet et Bastet, bien que deux déesses distinctes, partagent un lien profond et complexe dans la mythologie égyptienne. Les premières preuves de cette relation remontent à l’Ancien Empire, où ces deux divinités étaient perçues comme des protectrices et mères bienveillantes du roi, offrant à la fois sécurité et protection. Cette transition fluide entre les deux déesses reflète une compréhension égyptienne du pouvoir divin comme étant multiple et adaptatif, selon les besoins du moment.
Cependant, à partir du Moyen Empire et surtout du Nouvel Empire, les aspects plus redoutables de Sekhmet sont apparus. Elle n’était plus uniquement une figure maternelle mais est devenue une déesse guerrière, attaquant et détruisant les ennemis du roi. Cette évolution montre comment les traits de caractère de Sekhmet se sont affirmés, la divinisant non seulement comme protectrice mais aussi comme vengeresse et guerrière.
La dualité de la déesse est particulièrement manifeste au cours de ces transitions. Quand elle était associée à Bastet, elle incarnait la douceur et la paix, mais en tant que Sekhmet, elle symbolisait la guerre, la destruction et la colère. Cette dynamique montre que les Égyptiens percevaient ces déesses non pas comme opposées, mais comme différentes facettes de la même énergie divine, qui pouvait se manifester sous des formes variées et complémentaires.
Les épithètes attribuées à Sekhmet sont également révélatrices de la richesse de sa nature complexe. Voici quelques-unes des épithètes les plus importantes qui en disent long sur ses attributs :
- « La déesse aux multiples visages »: une référence à la variété de ses aspects, tant pacifiques que destructeurs.
- « Dont l’épaisseur est supérieure à des millions« : soulignant sa force incommensurable.
- « Dame de la Paix des Deux Cœurs » : mettant en lumière son rôle de réconciliatrice.
- « Dame du désert occidental« : en lien avec son domaine, la région désertique qui borde la vallée du Nil.
- « Fille d’Osiris » : son appartenance à la famille divine d’Osiris.
- « Le disque solaire féminin » : une référence à son lien intime avec le soleil et son rôle de « œil du soleil ».
- « Sekhmet-Neith » et « Sekhmet-Hathor« : les associations avec d’autres puissantes déesses, comme Neith et Hathor.
- « La couronne de Haute-Égypte« : symbolisant son pouvoir souverain et son autorité.
- « Qui est unie au courage (de la déesse) » : un hommage à sa bravoure et à son rôle protecteur.
Les anciens Égyptiens ont parfois eu du mal à distinguer Bastet de Sekhmet, parlant d’elles comme d’une seule et même divinité : douce et protectrice comme Bastet, mais redoutable et destructrice comme Sekhmet. Ce lien étroit entre les deux déesses illustre la compréhension complexe des forces divines dans la culture égyptienne, où des aspects opposés, comme la douceur et la violence, coexistaient souvent sous la même entité divine.